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En 2013, un article de la presse nationale titrait « en entreprises, ce sont les méchants qui réussissent ».
En 2017, Robert Sutton, professeur à Stanford, analyse dans ses travaux les méfaits de la surconfiance en soi.

La méchanceté : une arme pour bien manager ? Assurément une idée dépassée. Penser que faire du mal peut faire réagir des collaborateurs positivement, qu’être malveillant peut-être un levier de motivation : une hérésie ! Et pourtant une croyance observée encore aujourd’hui dans certaines entreprises.

La méchanceté se définit comme la volonté de nuire à autrui, de faire du mal. Elle est associée à une surconfiance en soi, qualité pourtant reconnue pour réussir à des postes à responsabilité.

Alors faut-il être méchant pour bien manager ?

Pour certains dirigeants et manageurs, être méchants, c’est d’abord une question de contrôle :  contrôler l’autre, pour que rien ne leur échappe. De cette manière, ils ont le sentiment d’avoir le pouvoir, et sans le partager, ils ne craignent plus d’être dépassés.
Certes le besoin de sécurité de certains collaborateurs peut permettre de telles pratiques, la fameuse génération X de Mac Grégor.
Néanmoins rechercher le pouvoir par la domination et l’instauration d’un climat de peur est un leurre et une erreur, pour plusieurs raisons.

La première est humaine, car ces pratiques sont dangereuses et peuvent faire des dégâts sérieux sur la santé de collaborateurs insuffisamment armés pour se défendre et se faire respecter. JMG Le Clezio disait d’ailleurs « la méchanceté des humains est ordinaire, ce n’est pas pour autant qu’elle est négligeable ».

La deuxième est sociétale : l’évolution des modes de communication, l’accès à l’information, la montée du niveau global d’éducation, nous plongent dans un environnement complexe demandant à chacun une adaptation permanente. Nourris de connaissances et d’informations, les collaborateurs développent de plus en plus un besoin de réalisation et d’autonomie (génération Y de Mac Grégor), ils sont donc moins dociles.

C’est là que la méchanceté comme mode de management trouve ses limites : elle est beaucoup moins facile à pratiquer, et c’est tant mieux !
Alors plus d’avenir pour les méchants en entreprises ? Sans aucun doute. Leur seule porte de sortie : comprendre que la relation humaine est primordiale pour réussir aux fonctions de manageur ! La clé : se connaitre soi-même et apprendre à mieux connaitre ses collaborateurs pour établir et développer une relation de collaboration constructive et performante.

Tout le monde n’est pas méchant, heureusement, mais tout le monde a des talents, même les méchants ! Apprendre à connaitre ses talents et à les utiliser comme ressources pour manager, voilà la voie de la réussite managériale.

Alors méchants ou pas, connaissez-vous vos talents ?

Fabienne GUENEGO, Consultante RH et Formatrice