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A quoi pensez-vous lorsque que vous entendez « autorité » ? Avoir de l’autorité ? faire autorité ? crise d’autorité ?

Michel Serre, philosophe et académicien de 88 ans qui vient de s’éteindre en ce début juin 2019, rappelle que « autorité » vient du latin auctoritas, dont la racine se rattache au mot « augere », qui signifie « augmenter ».

L’autorité est donc cette aptitude à augmenter l’autre, au sens de le faire grandir, de le tirer vers le haut.

Avec quoi rime autorité aujourd’hui ?

Que cela soit en matière d’éducation, de management ou de politique, nous sommes actuellement poussés à réfléchir à la notion d’autorité, dans un contexte sociétal où elle paraît mise à mal :

Crise de l’autorité parentale, symbolisée par l’émission Super Nanny, cette femme aux allures de gouvernante qui vient au secours de parents débordés dans leur rôle ;

Evolution de la relation parents-enfants qui fait plus que jamais dire aux enseignants puis aux dirigeants et managers qu’ils ont le sentiment d’endosser cette fonction d’autorité parentale ;

– Professeurs, médecins, …

Bref ceux qui faisaient jusqu’à présent figure d’autorité, se voient challengés, amenés à justifier leur expertise.

Alors, si avoir de l’autorité, c’est être capable de faire grandir l’autre, que veut dire grandir, pour un humain, qu’il soit salarié, enfant, … ?

Je grandis lorsque je gagne en compétence (j’apprends à marcher, parler, conduire, animer une réunion, …), en étant capable de faire seul, en autonomie et en confiance.

Au travail, l’entretien annuel n’est-il pas l’occasion pour le manager de se demander comment faire grandir ses collaborateurs ? en s’interrogeant sur les points forts, les motivations, les axes de progrès de ceux-ci. Et en stimulant la capacité à faire plus, plus grand, plus vite, de celui pour qui le costume devient trop petit.

De quoi avons-nous tous besoin pour grandir ?

Souvenez-vous ! … de vos expériences d’enfant apprenant à marcher, de votre première prise de poste. Quand, enfant, vous avez ressenti votre parent vous lâcher la main pour faire vos premiers pas seul… Parce qu’il vous a fait confiance et donné la possibilité d’essayer, d’échouer, de recommencer, vous avez pu acquérir cette compétence.

Mais, « ce n’est pas en tirant sur un jeune arbre qu’on le fera grandir » rappelle Vincent Lenhardt. La bonne autorité, c’est celle qui montre le chemin, qui crée les conditions pour permettre de grandir, se déployer, s’épanouir… lorsque l’autre est prêt.

Et vous, qui vous a fait grandir ? Généralement, on n’oublie pas ces quelques personnes.

 Comment faire autorité lorsque l’on est manager ?

Dans nos missions d’accompagnement des organisations, nous constatons que beaucoup de managers, aujourd’hui encore, le sont devenus parce qu’ils ont fait leurs preuves comme experts métier. Ils faisaient ainsi autorité dans leur environnement professionnel. C’est souvent le cas des managers de proximité pour des équipes techniques.

On propose ainsi à des gens qui n’ont pas toujours d’appétence, ni de talent particulier pour gérer la relation à l’autre, d’encadrer une équipe.

Devenir manager est souvent conçu comme une promotion, comme le rappelait en début d’année Nicolas Bouzou (économiste français connu pour son regard critique sur le management des grandes entreprises) *.

Nos missions nous rendent aussi témoins de bonnes pratiques dans les entreprises, parmi lesquelles nous pouvons identifier des postures qui aident à faire grandir :

– La posture de coopération (posture « +/+ » en langage d’analyse transactionnelle), et non de domination qui revient à avoir de l’autorité sur quelqu’un. Cette posture implique une vision positive de l’autre comme de soi-même, pour une relation équilibrée.

Vision positive ne veut pas dire « bisounours »! Lorsque le manager constate qu’un collaborateur s’écarte de la règle en provoquant une situation qui nuit à la relation client ou au fonctionnement de l’équipe, un rappel à la règle rapidement après les faits évitera d’avoir à faire acte d’autorité – avec le bâton – plus tard : « savoir être dur à temps pour éviter d’être cruel plus tard ».

– Et dans ce cas, une communication assertive amènera à formuler une critique ou un message difficile sans nuire à la relation, et en exprimant une demande claire sur le comportement attendu, qui aide le collaborateur à évoluer, et ainsi à grandir. C’est également ce que le feed back permet.

– Utiliser le style de management qui correspond au niveau de compétences et de motivation des personnes que l’on encadre pour les accompagner vers l’autonomie. Par exemple, même si mon style naturel de management est la délégation, j’adopte une posture plus directive avec un collaborateur qui a une faible expérience métier ou qui fait preuve de peu de motivation. A l’inverse, si j’ai un management directif avec un collaborateur dont les compétences et la motivation sont élevés, je risque fort de le brider.

Inviter à renforcer ses talents naturels. Quelle gratitude exprimée par les collaborateurs – et tout être humain d’ailleurs – envers les managers qui leur ont permis de prendre conscience de leurs points forts et les ont amenés à les renforcer ! Et quelle puissance décuplée chez ces collaborateurs !

Evident pensez-vous ? Alors vous faites probablement partie des managers qui ont envoyé leurs collaborateurs se former davantage pour renforcer leurs points forts que pour combler un manque de savoir-faire ou de compétences.

 Et vous, comment faites-vous grandir vos collaborateurs ?

 

 Anne de BORGGRAEF _ Consultante & Coach _ Accomplir

« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

La rentrée est un moment fort de l’activité d’une entreprise. Après les vacances, c’est avant tout le retour à la vie professionnelle et les retrouvailles avec ses collègues ! Des retrouvailles sources de bonheur ou de stress selon les équipes…

En effet, bien que chacun admette l’intérêt du travail d’équipe, nombreux sont les collaborateurs qui pointent des dysfonctionnements au sein du travail collectif, voire qui le subissent. « Je fais mieux seul, je vais plus vite tout seul ».

Et pourtant, pour beaucoup, le bien-être au travail passe par la satisfaction d’entretenir de bonnes relations avec ses collègues et se sentir bien dans son équipe. La performance d’une entreprise repose sur ses ressources humaines et donc sur sa capacité à bien travailler ensemble. Elle repose également sur la complémentarité des membres de ses équipes. En ces temps de rentrée, mettre l’humain au cœur de vos préoccupations semble primordial.

Quel regard portez-vous sur votre équipe ? Vos collaborateurs travaillent-ils ensemble avec plaisir ? Sont-ils complémentaires ? Avez-vous su faire une force du travail d’équipe ?

Le travail en équipe est souvent pointé comme difficile, comme un frein à l’avancement d’un projet. On pourrait résumer le point de vue des résistants au travail d’équipe en 3 mots : dépendance aux autres. L’homme est un être profondément social. Et pourtant, il ne semble pas naturel de faire travailler ensemble plusieurs personnes. Pour se faire, cela nécessite de définir les bases de cette collaboration afin qu’elle soit efficace et profitable pour tous.

Bien sûr, il est important qu’il y ait du respect et de l’écoute au sein de votre équipe. Et en ce sens, une équipe qui s’entend bien, oui, c’est essentiel. Savoir communiquer au sein d’une équipe, c’est, comme dans toute relation, capital. Bien communiquer, c’est être vigilant aux messages que l’on souhaite passer et à la manière dont son interlocuteur le reçoit : votre voix, votre ton, le choix de vos mots, votre formulation sont à choisir avec soin.  Il est également essentiel de privilégier des moments d’échanges réels, de qualité, des temps de « vivre ensemble ». Au quotidien, le mail peut prendre le pas sur la relation de face à face. Il a l’avantage d’être rapide, mais trop souvent, il peut être source de quiproquos. De plus, attention à ne pas tomber dans l’excès et à ne pas noyer vos collaborateurs d’informations.  Communiquer, au sein d’une équipe, c’est aussi avoir la capacité de donner son point de vue en respectant celui des autres. Etre assertif, cela se travaille, il existe des techniques pour progresser dans cette optique.

Ensuite, pour bien travailler ensemble, comme dans la musique, le tempo est important. Il faut être à l’écoute de chacun, s’adapter en respectant le rythme de vos différents collaborateurs. Une équipe trouve sa façon de travailler ensemble lorsque chacun sait qu’il est à sa juste place.

De plus, face à une multitude de personnalités, il y a des milliers de façon de travailler ensemble. Nous allons à l’encontre d’une idée communément admise. Pour nous, du point de vue de la performance d’une entreprise, une équipe qui travaille bien ensemble, ce n’est pas une équipe toujours d’accord. En effet, le consensus génère une cohésion d’équipe, et cela peut être confortable. Pour autant, l’innovation et la créativité peuvent-elles émerger au sein d’une équipe de clones ?

Bien travailler ensemble, c’est aussi avoir des idées différentes, pouvoir les exprimer et aller ensemble vers un but commun. Notre conviction : c’est dans l’expression de points de vue différents que peut naître un espace de travail riche et collaboratif.

Et donc, mieux travailler en équipe, c’est aussi réfléchir à l’ADN de son équipe, à la diversité de ses membres, à leur complémentarité. Loin d’une vision taylorienne du travail d’équipe, nous pensons que sa richesse, vient au contraire de la capacité à réunir des personnes, des personnalités, des talents différents, et d’œuvrer ensemble vers un projet commun.

Prenez le temps de mieux connaître vos collaborateurs, vos collègues. Quels sont leurs talents, leurs singularités ? Que peuvent-ils apporter à votre équipe ? Est-ce qu’aujourd’hui, leurs talents, leur originalité peuvent s’exprimer ? Vous appuyez-vous sur la spécificité de chacun ?

Votre rôle de manager, expert des relations humaines, est d’orchestrer cette rencontre quotidienne, de permettre à la complémentarité de vos collaborateurs de s’exprimer dans toute sa dimension positive. Pour conclure, pour faire du travail d’équipe, une source de bien-être, de motivation et d’innovation au sein de votre entreprise, profitez de cette rentrée pour définir ensemble des projets communs !

Gwenaëlle JONCOUR_ Consultante RH, Accomplir

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Absences répétées, retards, désinvestissement dans ses missions, découragement… Autant de signes qui vous mettent en alerte.

Votre collaborateur est dans une phase difficile. Il est démotivé. Quel manager n’a pas été confronté à cette situation ?

Au sein des entreprises que nous accompagnons, nous faisons un constat récurent : peu de managers échappent à la démotivation d’un collaborateur. Et face à cette démotivation, quoi de plus naturel que d’y opposer sa propre démotivation. Le plus souvent, le manager réagit effectivement en effet miroir.

« Je n’ai plus envie d’essayer de motiver ce collaborateur. Il est toujours en retard, rien ne l’intéresse… Je ne sais plus quoi faire. »

Un manager impuissant, démuni, et lui-même démotivé. Voilà une impasse devant laquelle nombreux managers se sont retrouvés un jour. Mais est-ce inéluctable ? Comment se sortir de ce cercle vicieux ?

Regardons ensemble comment stopper cet effet domino dévastateur pour toute équipe !

Tout d’abord, revenons aux origines, prenons le temps de nous intéresser à ce qu’est la motivation, à ses leviers.  La motivation c’est d’abord avoir envie. Comprendre la démotivation d’un collaborateur, c’est d’abord prendre le temps de s’intéresser à ce qui motive celui-ci, à ses raisons d’agir. Puis, ensuite, il s’agit de mieux cerner ce qui est venu casser, briser les ressorts de cette motivation, ce qui lui donne donc des raisons de ne pas agir.

Sa motivation repose en partie sur ses attentes, ce qu’il désire atteindre. Evidemment, il y a autant d’attentes que de collaborateurs. Un échange vous permettra de mieux cerner les siennes. Il existe de nombreux éléments cités comme essentiels dans la motivation au travail. Son travail a -t-il du sens ? A -t-il toute la reconnaissance qu’il attend ? La qualité de la relation est elle aussi à considérer : la relation que vous avez avec votre collaborateur, mais également celle qu’il a avec les autres membres de l’équipe. L’aider à atteindre ses attentes est également capital pour entretenir sa motivation. Fixer des objectifs permet d’avoir un but, et c’est indispensable pour motiver votre équipe. Ces objectifs doivent bien sûr être porteur de sens, réalisables dans un temps fixé… et si possible fixés ensemble.

En outre, un autre élément est déterminant : la confiance que votre collaborateur a dans sa capacité à agir. « Vais-je y arriver ? » Se sent-il compétent pour ses missions ? Manque-t-il de confiance en lui ? En tant que manager, votre rôle peut alors être de redonner confiance à votre équipe. En ce sens, l’écoute, les feed-backs positifs, contribuent à la motivation. Cela peut aussi être d’accompagner votre collaborateur dans des difficultés passagères, de lui proposer un tutorat, une formation adaptée à ses besoins, pour lui permettre de reprendre confiance.

Il est profondément illusoire de penser que c’est vous, en tant que manager, qui allez « motiver » vos collaborateurs. Vous n’en avez pas le pouvoir. Par contre, en les écoutant, en les comprenant, vous pouvez créer les conditions favorables à leur propre motivation.

La principale clé de la motivation reste l’envie : même si ce n’est pas le seul processus qui se joue dans une panne de la motivation, aimer ce que l’on fait n’est-il pas le principal moteur de la motivation au travail ?

Notre conviction : chaque individu est davantage motivé s’il réalise son activité avec plaisir. La première solution, c’est de manager par les talents. Lorsque nous réalisons une activité en s’appuyant sur nos talents, sur nos points forts, cela génère du plaisir. On le fait avec facilité, ce qui vient également renforcer la confiance en soi. Ainsi cultiver ses talents et ceux de son équipe permettra de mettre de l’enthousiasme dans le quotidien de chacun de vos collaborateurs, lui donnera envie de s’impliquer davantage.  Manager par les talents, c’est une clé essentielle à la motivation. Passer du « devoir faire à l’aimer faire », une vraie avancée pour votre entreprise !

Ainsi au sein d’une équipe, agir sur la motivation d’un collaborateur en l’aidant à être à sa juste place, c’est agir sur la motivation de tous ses collaborateurs. La motivation génère la motivation, quoi de plus agréable qu’un effet miroir positif !

 

Gwenaëlle JONCOUR _ Consultante RH, Accomplir