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Prendre du recul, de la distance, est certainement indispensable. Mais est-ce toujours suffisant ?

La prise de distance vous permettra une meilleure analyse, une clarification, une mise au point. Mais face à certaines situations problématiques, complexes cela risque d’être insuffisant. La prise de hauteur sera alors à privilégier car elle vous permettra de véritablement modifier votre point de vue, de prendre en compte l’ensemble de la situation, de changer fondamentalement de perception.

Facile à dire me direz-vous … ! Alors comment faire ?

 

L’expression « prendre de la hauteur » peut être traduite par « avoir un point de vue, un regard différent ». En effet, lorsque l’on s’élève dans les airs, tout apparaît différemment. La prise de hauteur, modifie notre perception de l’évènement, ce faisant, elle nous aide à ne pas réagir de façon spontanée et automatique et nous incite à développer de nouveaux comportements plus efficients.

Prenons un exemple pour illustrer la différence entre la prise de recul et la prise de hauteur : Vous souffrez de presbytie et vous essayez de lire un livre sans vos lunettes. Vous n’y voyez rien, tout est flou. Vous devez éloigner le livre de vos yeux pour que les lettres deviennent plus nettes : c’est la prise de distance. Vous regardez la même chose, les mêmes éléments, mais grâce à cette prise de recul, les choses sont plus claires.

La prise de hauteur va plus loin : non seulement vous voyez de façon nette les lettres, les mots, les phrases formées, vous en comprenez le sens, mais vous voyez également le livre, l’histoire dans sa globalité, vous pouvez situer l’ouvrage dans son contexte historique, politique, ou dans la vie de l’auteur, dans une chronologie d’écrits, …

Pourquoi prendre de la hauteur ? En quoi est-ce un enjeu majeur pour un manager ? Pourquoi est-ce si difficile dans certaines situations et comment y arriver ?

Que demande-t-on à un manager ? : de décider de façon éclairée et si possible rapidement ! Dans certaines situations simples, sans enjeu majeur, cela peut être assez « facile ». Mais cela peut s’avérer plus compliqué dans des situations complexes, sous contraintes, avec des enjeux forts, de la pression, …

Pourquoi ? Parce que certains éléments viennent parasiter la prise de décision, et parmi eux il y en a un qui joue un rôle clé : l’émotion. En effet, lorsque les émotions apparaissent, si nous n’arrivons pas à les canaliser, notre cerveau perd des capacités à gérer correctement la situation. Sous stress, la partie de notre cerveau qui gère les fonctions cognitives (le cortex préfrontal qui gère analyse, réflexion, décision, …) est comme « court circuitée ».

Sous le coup de l’émotion, nous risquons de réagir de façon automatique, devenant alors incapables de gérer correctement la situation. En prenant de la hauteur, en canalisant nos émotions, nous reprenons les « commandes ». Il est crucial pour le manager de développer son intelligence émotionnelle, d’apprendre à gérer ses émotions.

Cela risque d’être un peu difficile au début, mais à force d’entrainement, vous ne serez plus le jouet de vos émotions et conditionnements, vous serez en mesure d’agir (et non plus de réagir), vous serez à la fois acteur dans la situation et observateur. Vous développerez votre capacité à vous observer agir et donc d’adapter, en conscience, votre comportement.

 

Au début, ce processus n’étant absolument pas naturel, je vous conseille de vous entraîner : au calme, vous reprenez une situation que vous avez vécue. Vous vous repassez la scène de façon assez détaillée : les lieux, les protagonistes, les paroles prononcées, l’ambiance, mais également ce que vous avez ressenti. Analysez alors la façon dont vous avez réagi, pourquoi vous avez dit telle ou telle chose, agit de telle manière, quelle émotion vous avez ressenti et quelle réaction elle a entrainée … Ensuite, à la façon dont vous le feriez devant un film, modifiez le scénario suivi par le héros (c’est vous !), rejouez mentalement la scène en faisant dire et faire à votre héros les paroles et les comportements que vous auriez préféré avoir. Avec un peu de pratique, vous serez en mesure de mettre en œuvre ce processus « in-situ », de véritablement vous voir agir et de répondre différemment, d’être de moins en moins dans la réaction (résultats de vos émotions) mais de plus en plus dans la réponse juste et adaptée à la situation.

Prendre de la hauteur permet de vraiment modifier notre perception de l’événement, de la situation et est une des marques des managers de talent.

Pour prendre votre envol, embarquez avec nous pour la prochaine école des talents !

 

Nathalie SIBRE _ Consultante & Coach _ Accomplir

« En plein cœur de toute difficulté, se cache une possibilité » A.Einstein

Le changement au sein d’une organisation, est-ce une fatalité ?

La révolution numérique, une réorganisation, des besoins clients qui se transforment en bousculant les produits et services proposés, … Aujourd’hui toutes les entreprises vivent le changement au quotidien. Vivent ou subissent ?

Souvent le changement est perçu comme une menace. Et si on y décelait plutôt une opportunité ? Pourquoi viser à tout prix un retour à la norme alors que l’on peut grandir ensemble, se saisir de ce changement pour aller plus loin ?

 

Accomplir a fait le choix du management par les talents. En manageant par les talents, le manager capitalise sur les forces de son équipe. Il fait le choix de s’appuyer sur les points forts de chacun des membres de l’organisation, rouage actif et complémentaire qui crée l’ADN de cette entreprise. Il parie sur son capital humain.

Pourquoi ne pas adopter la même approche en période de transformation ?

Ainsi, au lieu de ne pointer que les risques, que ce qui dysfonctionne, les problèmes, le dirigeant et ses collaborateurs peuvent au contraire se poser une question clef : Qu’est-ce qui fonctionne bien dans notre entreprise ? Quels sont les talents présents ? Quels sont nos succès ?

Par exemple, une expérience client humaine, des retours clients satisfaits, comment valoriser cette force ? Un suivi client personnalisé et réactif apprécié, comment en faire une clef de voûte pour le changement ? Un collaborateur avec le talent de futuriste (insuffle aux autres leur vision de l’avenir), un autre avec le talent maximisateur (se concentre sur ses points forts et ceux des autres pour stimuler l’excellence), quelle aubaine !

Une réflexion collective peut ainsi être menée pour étudier les raisons du succès de l’entreprise, se focaliser sur le potentiel à explorer, mais aussi mieux connaître les talents de chacun. En portant l’attention de chaque collaborateur sur le positif et sur leurs atouts, en les impliquant dans la transformation en cours, le dirigeant génère une source d’innovation et de créativité et impulse un changement porteur de sens individuellement et collectivement.

C’est un vrai changement de paradigme, d’un problème à résoudre, le changement devient un challenge à relever, un enjeu motivant pour tous, une source de potentiel.

Le rôle du management est essentiel dans cette phase de transformation : l’écoute, la reconnaissance qu’il apporte à ses collaborateurs sont clefs. Un changement, quel qu’il soit réinterroge les valeurs de l’organisation et de ses membres, la culture d’entreprise. Il impacte les pratiques, les méthodes de travail, les compétences des collaborateurs. C’est un enjeu individuel et collectif !

Ensuite, une autre question est primordiale : quel est le futur désiré ? Quel objectif souhaite-t-on atteindre ensemble ? Dessiner l’avenir ensemble à travers des temps d’échanges forts et concrétiser le changement en équipe devient donc une clef de la réussite. Ce n’est possible que dans un climat de confiance, d’ouverture, qui permet à tous de s’exprimer et de valoriser les compétences individuelles et collectives. Communiquer, Ecouter, faire des réunions d’avancées de projets font partie de la conduite du changement.  En permettant à chacun d’être acteur de ce changement, en les interrogeant sur ce qu’ils souhaitent développer ensemble, le train peut partir sans laisser de wagons à la traîne, en embarquant tous les passagers.

Ainsi,  une unité logistique de l’entreprise Philips témoigne de l’impact positif de cette approche pour relever des défis logistiques liés à de nouvelles exigences. (cf vidéo)

C’est ce qu’on appelle l’approche « appreciative inquiry », née à l’Université Case Western Reserve University de cleveland, créée par le professeur David Cooperrider.

Combinée à l’approche talents, elle permet à l’entreprise de lier performance et humain (thème de l’afterwork d’Accomplir du mois de juin). Alors prêts à changer de lunettes ?

 

Gwenaëlle Joncour – consultante RH, Formatrice et psychologue du travail – Accomplir

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Burn out, bore out, brown out, RPS, … tout un champ lexical de maladies ou risques professionnels se développe ces dernières années. Un diagnostic sans appel : une organisation qui rend malade ses collaborateurs.

Un des symptômes de cette maladie : la perte de sens.

C’est grave docteur ? Ça se soigne ?

Aujourd’hui, la réponse apportée est souvent individuelle : accompagnement psychologique, bilans de compétences, bilans professionnels, … Permettre à chacun de cheminer et de trouver sa voie pour un mieux-être personnel et professionnel. C’est essentiel en effet. Et l’organisation dans tout ça ?

Le contexte actuel des organisations est dynamique, en perpétuelle évolution, réinterrogeant les métiers, les pratiques, les compétences, les modalités de travail, … Le digital a accéléré le mouvement, précipité les changements. Chaque collaborateur est chamboulé dans ses certitudes. Comment l’organisation peut-elle être vecteur de sens au travail dans ce contexte mouvant ?

Et si nous ralentissions pour prendre du recul ? Au lieu de se focaliser uniquement sur les changements, chaque dirigeant peut se concentrer sur l’ADN de son organisation. Le vrai défi pour l’entreprise aujourd’hui, ce n’est pas de changer, c’est d’évoluer : ne pas se perdre, ni perdre ses collaborateurs en route. Prendre le temps de revenir à ses essentiels, sa raison d’être, ses valeurs.  Lorsqu’un dirigeant crée son entreprise, il s’interroge sur ce qu’il souhaite apporter, sur sa différenciation. Au-delà d’un positionnement marché, il met une empreinte personnelle dans cette création d’entreprise. Dans le concept, dans son offre, il réfléchit à sa valeur ajoutée, au sens de son entreprise.

Puis, l’entreprise mûrit, le chef d’entreprise s’entoure d’une équipe qui va continuer à faire grandir son projet, ensemble. Elle s’adapte aux réalités du terrain, aux exigences de ses clients, aux nouveautés, … Ses produits, ses services évoluent. Elle continue de vivre, d’innover ! Elle prend son envol, génial ! Mais est-elle toujours en phase avec son ADN, avec ses valeurs ? Celles-ci ont-elles évoluées ? L’équipe intégrée est-elle en phase avec celles-ci ? S’interroger régulièrement sur le sens de son entreprise et ses spécificités redonne du sens à l’organisation.

Evidemment lorsque l’entreprise se structure, le manager a un rôle essentiel pour permettre à chacun de se nourrir de ce sens : partager le projet de l’entreprise, l’animer, le traduire de manière cohérente dans le quotidien de ses équipes, impliquer ses collaborateurs.

Pour avoir du sens, chaque collaborateur a besoin de connaître le cap de l’entreprise et d’adhérer à son projet, d’être en phase avec ses valeurs. D’après VANDENBERGHE, « Travailler pour une entreprise dont on épouse les valeurs et les objectifs est préférable pour la santé personnelle de l’individu. Ceci peut s’expliquer par le fait que le travail accompli répond beaucoup plus dans ce cas aux valeurs personnelles de l’individu. »[1].

Un vrai challenge pour les managers ! En effet, cela nécessite d’écouter et de communiquer chaque jour avec ses collaborateurs, de s’assurer qu’ils sont en phase. C’est aussi faire preuve de cohérence dans son management.  Imaginez le grand écart pour un collaborateur si son N+1 lui demande de réaliser une tâche en contradiction avec la raison d’être de l’entreprise, ou encore avec ses propres valeurs. Quid du sens pour celui-ci ? Véritable paradoxe lorsque le manager est lui-même en désaccord avec les valeurs ou la stratégie qu’il doit porter !

De plus, les salariés en perte de sens au travail expriment souvent un manque de reconnaissance. Donner du sens à son équipe pour le manager, c’est aussi donner de la reconnaissance au quotidien à ses collaborateurs. Reconnaître le travail de chacun, ses résultats, l’investissement fourni, c’est inscrire le collaborateur dans l’organisation. Rendre visible le travail de chacun, valoriser le travail réalisé, c’est redonner sa place à chacun. Faut-il encore savoir à quelle reconnaissance est sensible chacun et être en adéquation sur ce qu’est un travail bien fait ! Tâche difficile pour les managers, qui peuvent eux-mêmes ne pas bénéficier de cette reconnaissance.

Bref, un beau défi à relever au quotidien pour les managers. Soigner ces maladies sclérosantes, afin de retrouver des repères, nécessite d’agir sur l’organisation et de se recentrer sur l’humain.

[1] VANDENBERGHE C, (2006) L’engagement organisationnel peut-il favoriser le bien être des salariés ? Management des organisations, Editions d’Organisation

Gwenaëlle JONCOUR -Consultante RH, Formatrice et Psychologue, Accomplir

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« Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l’apathie en mouvement » Carl Gustav Jung

Fréquemment, les managers rencontrés, expriment le souhait récurrent de se couper de leurs émotions afin d’assurer au mieux leur rôle de manager. En tant que managers exposés et exemplaires, beaucoup partagent la croyance qu’il est indispensable, pour exercer leur fonction au mieux, de mettre à distance leurs émotions. Ils sont convaincus qu’elles sont révélatrices de faiblesses.

Et si les émotions étaient en fait un atout ?

Chez Accomplir, nous sommes convaincus qu’un manager de talent a conscience que dans toute relation humaine, les émotions sont essentielles. Elles font partie de la relation, l’animent, et la relation managériale n’y échappe pas.

De quoi parle -t-on lorsque l’on parle d’émotions ? « Une émotion est un phénomène rapide, déclenché par un événement, qui engendre une réaction émotionnelle cohérente à plusieurs composantes » (définition issue de Cerveau et psychologie). En d’autres termes, l’émotion se produit à l’intérieur de soi et vient réagir à un événement extérieur à soi. Chacun peut ainsi ressentir de la joie, de la colère, de la peur, …

En tant que manager, au quotidien, vous jonglez avec de nombreux indicateurs opérationnels : rentabilité, taux de transformation, productivité, … Or le cœur du métier de manager réside dans la gestion de l’humain. Et lorsqu’il s’agit d’humain, les émotions sont des indicateurs qui vous permettent de mieux comprendre vos collaborateurs.

S’intéresser à ce qu’ils ressentent vous ouvre d’autres possibilités. Cela génère une meilleure communication, une meilleure compréhension, une relation plus harmonieuse.

Mais c’est vrai, pour cela, il faut du courage. Laisser s’exprimer les émotions reste difficile pour beaucoup de managers. Cela souligne combien la confiance en soi et aux autres sont essentielles  pour s’engager sur le champ des émotions.

Et pour emmener une équipe plus loin, pour créer une dynamique impactante, il faut certes une vision de leader, mais surtout il faut créer du mouvement. Et nous sommes persuadés que c’est dans les relations humaines, dans les émotions partagées (enthousiasme, joie, …), que réside le succès d’une équipe. Sans émotions, il n’y a pas de mouvement. Agréables ou désagréables, les émotions jouent ce rôle de moteur qui permet à une équipe de se dépasser.  Saisir les émotions de son équipe, c’est se rapprocher de ses sources de motivations.

Un manager froid, insensible, pourra fixer des objectifs rationnels à ses collaborateurs, mais il ne génèrera pas ce bond en avant formidable des équipes soudées qui ont su conjuguer leurs talents pour performer et partager leurs émotions.

Pour Daniel Goleman, « l’intelligence émotionnelle » est une des composantes de l’intelligence que nous avons trop longtemps négligée. Et cette capacité est tout aussi importante dans la vie de tous les jours pour réussir, s’adapter aux situations rencontrées, que le fait de savoir raisonner, déduire. Certaines études affirment qu’elle est responsable de 58% de la performance quel que soit le type d’emploi exercé.

Cela nécessite de dépasser la vision stoïcienne véhiculée dans notre culture pour accepter que manager repose aussi sur la gestion des émotions, et qu’il est essentiel de les écouter, de leur faire une place, et de développer sa palette de nuances émotionnelles.

Et vous, êtes-vous à l’écoute de vos émotions ? Pouvez-vous nommer ce que vous avez ressenti à la lecture de cet article ?

Gwenaëlle JONCOUR _ Consultante RH, Accomplir

« Je ne veux pas être à la merci de mes émotions. Je veux les utiliser et en profiter. » Oscar Wilde

NB : Pour les plus curieux, n’hésitez pas à prolonger cette réflexion, en voyageant au cœur des émotions à travers l’excellent dessin animé « Vice Versa ».